La fin de la défécation à l’air libre

Article : La fin de la défécation à l’air libre
Crédit: FreeToUseSounds / Pixabay
2 novembre 2021

La fin de la défécation à l’air libre

Crédits : dep377 / Pixabay

Dans l’Israël antique, les lieux d’aisance avaient la forme d’un trou que l’on recouvrait de terre après s’être soulagé. Plus tard, c’est à Rome que fut monté le premier réseau d’assainissement afin de répondre aux défis d’urbanisation de l’empire. A l’ère contemporaine, et malgré un certain nombre d’avancées, la construction de toilettes publiques et la sensibilisation du plus grand nombre sont toujours des problèmes majeurs.

L’accès à un assainissement amélioré

L’objectif de Développement Durable numéro 6 : Eau et Assainissement d’ici à 2030 ne connait toujours pas une implémentation satisfaisante dans beaucoup de contrées de notre planète. En République du Congo par exemple, 2,4 millions de personnes sont privées d’assainissement amélioré. Et environ 470.000 d’entre elles continuent à pratiquer la défécation à l’air libre, selon l‘UNICEF. Le pays a toutefois choisi 2025 comme date butoir pour l’éradication de ce phénomène. On espère donc voir et utiliser des WC, des latrines dalle, des latrines à fosses ventilées ou des toilettes compost dans un proche avenir ! Sauf si les fruits ne tiennent pas la promesse des fleurs !

Crédits : Alexas Foto s/ Pixabay

Choses dites et non faites

En 2008, lors de la Déclaration d’Ethekwini, les Etats avaient pris des résolutions liées à la révision et à la mise à jour des politiques d’assainissement et d’hygiène dans les 12 mois qui suivraient la conférence AfricaSan. On pensait voir éclore désormais des pratiques sociales et des usages particuliers tous nouveaux. On s’était même mis à rêver d’un renouveau avec nivellement. Lequel serait impulsé par des administrations publiques conscientes des enjeux. Mais, plus d’une décennie après, aucun véritable plan d’action digne d’être salué.

Choses à dire et à faire

À  l’heure de la COP26 ou au sortir de celle-ci, d’autres campagnes d’éducation de la population devraient aider tous les concernés à savoir qu’un gramme de matière fécale humaine peut couver environ cent œufs de parasites responsables de maladies. Il faut aussi que les Etats subsahariens, où le fléau est le plus accentué, investissent dans les services sociaux de base durables que sont l’assainissement, l’hygiène et l’eau. Selon l’Eawag, l’Institut Suisse des Sciences et Technologies de l’Eau, la gestion durable de l’eau implique que de l’eau soit disponible en quantité suffisante quand et où l’on en a besoin. À bon entendeur… Et si lesdits pays créaient une Journée Nationale des Toilettes en écho à la Journée Mondiale des Toilettes célébrée chaque 19 novembre ?

Pour ceux qui douteraient de l’intérêt d’assises sur le traitement des matières fécales, le Toilet Board Coalition oppose cet argument : une population de 300 individus produirait au moins 1,122 litres de ressources en trois jours. Des expédients pouvant être captées, traitées et converties en fertiliseurs, eau, nutriments ou fuel.

Tout compte fait, il faut un optimisme fort pour continuer à travailler pour la fin de la défécation à l’air libre. De quoi méditer sur ce propos de Marc Aurèle, empereur romain et philosophe stoïcien : Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé, le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.

Partagez

Commentaires