La notion de fierté
Il y a d’abord l’explication qu’en donne le Dictionnaire de l’Académie : « indépendance de caractère de quelqu’un qui a le sentiment de son honneur ». Il y a ensuite le jeu de la synonymie qui l’associe à l’infatuation, laquelle est définie par la référence susvisée comme « la satisfaction excessive et ridicule que l’on a de soi, des mérites que l’on s’attire, des avantages que l’on possède ». Il y a enfin une acception largement répandue dans la vie sociale, où elle est assimilée à de l’arrogance, à de la présomption, au péremptoire. Ce que l’on essaie de dire ici, c’est que la fierté est un comportement : une manière de penser, une manière d’être, une manière de voir, une manière d’agir.
Parlons-en.
La fierté à l’envers
Il y en a pour qui le terme évoque le fait de conduire une belle voiture, de manger à table, de sortir le matin en bonne santé et de revenir le soir sain et sauf. Quelques-uns considèrent plutôt que la fierté, c’est d’être d’un pays respecté et/ou respectable. Beaucoup, cependant, la comparent au fait d’avoir eu des enfants avec une seule personne. Certains autres, en revanche, la rapportent à l’habitude de porter des accessoires de luxe sur la main, autour du cou, à la taille et partout ailleurs sur le corps humain.
La fierté à l’endroit
Pour un orphelin de père, la chose est liée au désir profond de (re)trouver une figure paternelle. Tandis que pour le sans domicile fixe, elle rime avec toit, repas et bonne douche. Pour l’Homme libre, c’est pouvoir exercer le métier de ses rêves. Pour les personnes à mobilité réduite, le vocable se résume en ce triptyque : transport accessible, trottoir non piétonnisé, discrimination positive. Pour le pilote alors, décoller à l’heure et atterrir avant l’heure. Pour le voyageur, partir sans loger le diable dans la bourse. Et pour Dieu, c’est avoir affaire à des humains à l’intégrité sans égratignure.
La fierté tout court
C’est celle qui s’adosse sur les grands principes de la vie édictés par la Loi, sur la Vertu, sur les Normes. Elle pousse ses pratiquants à venir en aide à quiconque l’attend sans attendre quoi que ce soit en retour. Elle incite celles et ceux qu’elle possède à faire preuve d’une forte dose de confiance en soi, d’un bon pourcentage d’estime personnel. Ni de l’orgueil à l’état pur. Ni de la vantardise aussi vaine que le sont les biens matériels. Mais, le besoin simple et simpliste de se déterminer autrement. La faculté propre à certains individus de vivre à la marge du brouhaha mondain et de refuser de suivre la majorité. La recherche permanente de la singularité dans la pensée, la parole et l’acte. Gageons que les humains que nous sommes se vêtiront de fierté, la fierté tout court.
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