La reconnaissance, un sentiment devenu décadent
L’écrivain américain Mark Twain a écrit un jour : « je peux vivre deux mois sur un bon compliment ». Et il est loin d’être le seul être humain à se sentir ragaillardi par la gratitude ainsi exprimée.
De fait, tous les humains sont naturellement sensibles à quelques mots de félicitation ou de remerciement. Surtout lorsqu’ils tombent d’une bouche dessinée aux traits de la sincérité. Surtout, quand ils viennent d’un cœur où résident de vertueuses puissances affectives.
Mais, tout commence à la maison.
Reconnaissance envers les membres de sa famille
Les faits montrent que la plupart des gens reconnaissants sortent de milieux où les parents s’appréciaient mutuellement et au sein desquels les enfants s’épanouissaient dans une ambiance saine, dépourvue de concurrence de mauvais goût ou d’inconduites pouvant être assimilées à une forme de favoritisme.
Parents, savez-vous apprécier ce que réalisent vos enfants, même quand ils ne le font pas comme vous ? Pourtant, leur faire connaitre votre satisfaction pour les efforts qu’ils fournissent dans un domaine donné les encouragera à s’améliorer à l’avenir.
Enfants, vous montrez-vous reconnaissants envers vos parents ? Si non, vous acquitter sans grommeler de vos tâches quotidiennes est un bon moyen de le prouver. Produire de bons résultats académiques en est un autre. Si tant est qu’élever un enfant jusqu’à l’âge de dix-huit ans coûte cher… Ce programme de formation rendu possible par des années de dévouement et de sacrifices tous azimuts mérite effectivement d’être reconnu à l’âge adulte.
Qu’en est-il des couples, alors ?
Reconnaissance envers son conjoint
Nombre de maris et de femmes ont eu une enfance marquée par le droit insidieux de mal se parler. Une forme de « choquer pour plaire », qu’ils reproduisent dans leur vie conjugale à la manière d’une imprimante 3D. Certaines séries dites à l’eau de rose, qui présentent la violence verbale sous un jour drolatique, n’arrangent rien à l’affaire. La faute aussi à la culture de la témérité selon laquelle un homme digne de ce nom doit se montrer autoritaire, ou qu’une femme du 21e siècle doit se montrer agressive pour sauver les moindres acquis du 8 mars. Tout cela sur fonds de machisme ou féminisme mal engagés.
Maris, adressez-vous des félicitations à votre femme afin que son cœur ne s’alourdisse point ? C’est à un homme humble qu’une femme aime plaire.
Femmes, vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez su vous arrêter ? Ou du moins, vous taire sans pourtant devenir silencieuse ? D’une femme, un homme attend surtout le respect.
Que la gratitude soit un sentiment qui plaît à tous, cela ressort clairement de ces faits. Il est donc sage que chacun de nous réfléchisse à propos de la reconnaissance.
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