L’expression du pardon

Article : L’expression du pardon
Crédit: Iwaria
2 août 2021

L’expression du pardon

Illustrons la difficulté. Un médecin oublie du coton dans votre corps, à la suite d’une intervention chirurgicale. Mis au courant de la situation, il pratique une nouvelle opération d’urgence. Et vous formule les plus belles excuses qui soient. Un chauffard roulant à tombeau ouvert implore votre indulgence, après que les pneus de son engin motorisé aient précipité de l’eau mêlée à de la gadoue sur vos vêtements tout blancs.

Si vous avez déjà connu de telles déconvenues, vous serez peut-être d’accord pour dire qu’après le verbe aimer, c’est le verbe pardonner qui est le plus difficile à conjuguer dans la vie en société.

Pourquoi est-ce donc difficile ?

Pour au moins deux raisons essentielles :

– Les humains venant d’Adam et d’Ève sont imparfaits. Et par conséquent, sujets aux manquements (récit génésiaque).

– L’Homme né bon s’avilit au contact du monde (Jean-Jacques Rousseau).

Or, la vipère a beau posséder un venin mortel, ce n’est pas pour autant qu’elle s’en servira contre tout individu l’ayant piétiné. Pour les humains enclins aux œuvres de la chair que nous sommes, la rancune n’est jamais très loin. Pourtant, apprendre à réduire nos accès de colère permettra de désinstaller tout pourcentage de rancune en gestation dans notre esprit. L’exercice est plutôt facile à dire qu’à faire, mais aussi délicat que l’ingéniosité de trouver l’emplacement d’un interrupteur dans une pièce enténébrée.

Pourquoi est-ce pourtant indispensable ?

Je pardonne mais je n’oublie pas, disent beaucoup. La question est celle de savoir si l’on a réellement pardonné tant que l’on a pas vraiment oublié. Est-ce seulement possible de passer l’éponge sur un tableau et de continuer tout de même à y apercevoir des écrits ? Quoi que l’on puisse dire, pardonner favorise la paix intérieure. Cela permet de disposer un salon de quiétude dans l’aire de jeu occupé par le cœur, le cerveau et l’organisme de chair. C’est l’apanage des grands esprits. Tandis que la rancune et toutes les bassesses qu’elle draine appartient aux petites gens.

Comment y parvenir, donc ?

Nelson Rolihlahla Mandela n’est plus de ce monde. Toutefois, son exemple est toujours vivant et enthousiasmant. Il ne demande qu’à être implémenté en conformité avec les défis de chacun…

D’aucuns trouvent utiles d’appliquer les justes exigences contenues dans les livres sacrés. Lesquelles découragent formellement le bellicisme ainsi que tous les écarts de conduite connexes. Mais encouragent le pacifisme et la nature raisonnable. En un mot comme en mille, pardonnons… Et oublions.

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